Comment intégrer le CPE dans sa stratégie patrimoniale ?

Le CPE est un outil modulable qui s’adapte au patrimoine et aux besoins du maître d’ouvrage. Il permet une réelle ambition qualitative (performance garantie), quantitative (d’un bâtiment à tout le patrimoine) et opérationnelle (l’ensemble des travaux est effectué en début de contrat).

Comment choisir les bâtiments à inclure dans un CPE ?

La première étape consiste à choisir, pour chaque bâtiment, les actions d’économies d’énergie à réaliser à plus ou moins long terme, en fonction des caractéristiques du bâtiment, de son niveau de consommation, de ses usages et de son niveau d’ambition :

  • Sur certains bâtiments, par exemple ceux dont l’avenir est incertain, ou que le maître d’ouvrage loue, il peut être judicieux d’opter simplement pour une amélioration du fonctionnement des systèmes ;
  • Sur d’autres, le fait d’intervenir sur les systèmes et les chaufferies peut permettre d’améliorer le bon fonctionnement à moyen terme de ces bâtiments ;
  • Enfin, certains bâtiments, sur lesquels le maître d’ouvrage peut s’engager sur le long terme, peuvent faire l’objet de travaux bien plus importants, liés au bâti. On parle alors de rénovation globale ou partielle.

Le CPE s’adapte à toutes ces situations et s’applique aussi bien aux grands qu’aux petits patrimoines : on peut faire un CPE sur une seule école, ou sur 40 bâtiments.

La connaissance de son patrimoine est essentielle pour sélectionner correctement les bâtiments à inclure dans le CPE. Ainsi, un audit préalable est un élément clé, dans la mesure où il permet de déterminer le contenu du CPE, notamment le triptyque d’objectifs travaux-investissements-économies d’énergies attendues, la situation de référence à partir de laquelle les économies d’énergie sont calculées, ainsi que la durée du contrat.

Si les données issues de l’audit sont incomplètes ou imprécises, les objectifs et les garanties du CPE le seront aussi. Autrement dit, sur un bâtiment donné, si l’on manque de données de référence (historique des consommations passées), il vaut mieux ne pas opter pour un CPE car les résultats atteints en matière d’économies d’énergie risquent d’être difficiles à évaluer, et donc les garanties contractuelles impossibles à valider.

Le CPE doit être réservé à des bâtiments sur lesquels :

  • Il est possible de mesurer la performance énergétique et disposer d’un état des lieux et d’un historique de consommations passées fiable et de qualité ;
  • Le périmètre reste relativement constant pendant la durée du contrat (pas de travaux d’extension ou de destruction envisagés) ;
  • Aucun point d’incertitude n’a été détecté pour engager les travaux (présence d’amiante par exemple).

    Exemple de matrice permettant de choisir les travaux à effectuer sur ses bâtiments

    Cette matrice présente, pour chaque bâtiment (colonnes), les actions (lignes) envisageables pour réduire ses consommations d’énergie, voire atteindre un niveau de performance élevé correspondant à une rénovation énergétique globale (au niveau, par exemple, du label Bâtiment Basse Consommation), ainsi que l’enjeu quantitatif de chaque action (code couleur : rouge = enjeu élevé, orange = enjeu moyen, vert = peu d’enjeu).

    Cette représentation permet de détecter les différents types de CPE qu’il est possible de mettre en place. Dans l’exemple ci-dessus, il peut être opportun d’opter, en groupant les actions des bâtiments 1 à 9, pour un CPE « Services » (repère 1) et/ou un CPE « Travaux et services » de type «  chaufferie » (repères 1 + 2). Mais on peut également décider de lancer un ou plusieurs CPE spécifiques sur certains bâtiments (2, 5 et 9), de type « Travaux et services », incluant des actions sur les services, les chaufferies et le bâti (repères 3, 4, 5). Il serait également possible d’engager une action collective d’isolation de toiture sur 6 bâtiments, combinée à une action sur les services des 6 bâtiments concernés, et éventuellement sur les chaufferies, sous forme de CPE « Travaux et services ».

    Plusieurs solutions sont donc possibles sur un même patrimoine. C’est au maître d’ouvrage de choisir ses priorités, en fonction de ses objectifs et du budget dont il dispose.