Quels indicateurs de performance énergétique choisir ?

Les indicateurs de résultats utilisés pour fixer les objectifs de performance énergétique, sont un bon moyen d’orienter les solutions techniques qui seront proposées par les répondants. Tout dépend des objectifs du maître d’ouvrage.

Ainsi, en plus des objectifs de base sur les consommations d’énergie, exprimés en énergie primaire ou en énergie finale,on peut proposer, en complément :

  • un objectif de réduction des émissions de CO2
  • un objectif lié aux énergies renouvelables (% d’ENR). Onoriente alors les réponses vers des solutions locales et plus respectueuses de l’environnement.

Pour les projets constitués de plusieurs bâtiments, il peut être intéressant de fixer un objectif global de performance énergétique à atteindre sur le parc, et d’être plus souple pour les objectifs par bâtiment, voire de laisser le soin à l’opérateur de fixer les objectifs sur chaque bâtiment, en fonction des travaux qu’il envisage de mener sur chacun.

Il est conseillé d’exprimer les objectifs de réduction des consommations en énergie finale, car tous les kWh (électricité, chauffage...) ont le même poids dans les calculs. Si l’on veut mettre l’accent sur les actions permettant la réduction des consommations d’électricité, ou au contraire de chauffage, il est possible de fixer un objectif par type d’usage. Par exemple un objectif de réduction des consommations d’usages spécifiques de l’électricité et un objectif de réduction des consommations de chauffage, plutôt qu’exprimer un objectif commun électricité spécifique/chauffage. Ceci est surtout préconisé si l’on décide d’exprimer les objectifs en énergie primaire, qui oriente de fait les actions sur les systèmes électriques (du fait du facteur multiplicateur conventionnel de 2,58 entre énergie primaire et énergie finale pour l’électricité).

Comment évaluer la bonne atteinte des objectifs ?

Afin de vérifier la bonne atteinte des performances garanties par l’opérateur dans le cadre du CPE, la mise en place d'une méthode de suivi et vérification sur toute la durée du contrat est nécessaire. Pour se faire, un protocole précis du suivi des performances doit être prévu, dès le cahier des charges de consultation.

Les paramètres d’influence, comme les corrections climatiques ou les variations d’usage du bâtiment, doivent être mentionnés dans le plan de mesures et vérification retenu. Il doit également inclure le protocole précis de mesure de la performance, le processus de suivi du contrat, comme l'envoi régulier de rapports de suivi et la mise en place de réunions de bilan annuelles, l'application de pénalités en cas de non-respect des engagements contractuels, ou de primes en cas de dépassement des objectifs.

Le protocole de mesure et vérification doit être simple, clair, et permettre un suivi efficace du contrat. Il existe un protocole standardisé de mesure et de vérification de l’efficacité énergétique : l'IPMVP (International Performance Measurement and Verification Protocol). C’est le protocole de mesure et de vérification le plus utilisé dans le monde. Les documents IPMVP sont produits par l’Organisation de valorisation énergétique. http://www.evo-world.org

Il est impératif d’intégrer dans le plan de mesure et vérification les occasions et les conditions dans lesquelles la situation de référence et les paramètres peuvent être modifiés contractuellement (avenant). L’évolution des rythmes scolaires par exemple a une influence sur le taux d’occupation des écoles. Ou encore, en phase travaux, une partie des locaux peut être fermée, ce qui modifie le périmètre de calcul.

Contenu type d’un Plan de Mesure et Vérification

1. Périmètre du CPE

a. Périmètre de responsabilité du titulaire : sites, usages, réseaux primaires, secondaires…

b. Grandeurs et indicateurs de suivi : consommations, températures, occupation…

2. Moyens

a. Moyens matériels, caractéristiques, précisions : compteurs, mesures…

b. Moyens humains, responsabilités

3. Base pour l'ajustement, procédure d'analyse, modifications

4. Budget

5. Format du rapport